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Mon journal à Montréal

18 octobre 2007

Un mois a passé

Le temps passe à une allure insoupçonnable lorsque l'on arrive dans un nouveau pays. A peine a-t-on fait le tour de la ville, trouvé un appartement en colocation avec deux françaises également séduites par le Québec et ses habitants, et vainement recherché un travail en rapport avec ses compétences... qu'un mois s'est écoulé. Je suis arrivé hier, j'en reste convaincu. J'ai beaucoup découvert mais ne connais rien. Prenons le travail. Des écriteaux indiquent à fréquence réguliète dans les vitrines des magasins que du personnel est recherché. Les "petits boulots" sont légion. Seulement, lorsque l'on a l'arrogance toute française que l'on peut exercer son métier en fonction de ses diplômes et de son expérience hexagonale, on ne trouve pas son bonheur. Les Québécois s'en expliquent. Comment un étranger peut-il connaître la culture et les méthodes de travail locales à peine arrivé. La règle est la même pour tous. Il faut recommencer au début, faire ses preuves pour évoluer dans la société. Ce principe se défend et on ne peut pas les blâmer. Tout le monde a sa chance mais il y a des règles à respecter. C'est ainsi que j'opère un tournant dans mon séjour: je vais me concentrer sur un travail annexe pour acquérir cette expérience de la vie locale pour mieux rebondir au moment propice. Cela va surement passer par des métiers incongrus dans lesquels je ne me serais jamais imaginé. Cela s'annonce riche en émotions.
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21 septembre 2007

La course à la cigarette ou comment toxicomanie ne rime pas avec "easy"

Tout voyage débute irrémédiablement par une période de transit. Dans mon cas... l'avion. Tout débute le 2O septembre 2007 à 9h30. A peine sorti de mon refuge parisien (ndlr: l'appartement de mon frère), et juste avant de m'engouffrer dans le RER qui va me conduire à l'aéroport RDG, je décide de me griller une cigarette. Anecdote anodine s'il en est mais qui va se révéler assez important par la suite. Affublé de mes 32 kg réglementaires (je parle de mes bagages bien entendu), je brave les tourniquets du RER, me fraye un chemin parmi les fourmis travailleuses parisiennes en retard pour gagner leurs bureaux, et gagne le strapentin arrière gauche de la 5e voiture du train express régional de 9h37. Le dos en compote après à peine 15 minutes de marches, arnaché comme mulet à la période des moissons, me voilà déjà trempé... le périple à peine entamé. Le temps de reprendre mes esprits (et surtout mon souffle) que je suis à destination. Canada me voilà. L'enregistrement des bagages: une formalité: 45 minutes. Désireux de fumer, je réfreine mes envies et me dirige vers la douane. Un enlevage de chaussures. Dans la salle d'embarquement, bien décidé à profiter de mes derniers instants de tranquillité sur le sol français pour donner des nouvelles une dernière fois à tout le monde, je me saisis de mon téléphone et... ils me l'ont coupé. Bon d'accord, j'en avais fait la demande, mais pour le lendemain. Enfin bon, cela rajoute un peu de stress à ce départ. Je tourne en rond dans la salle d'embarquement, essayant vainement de trouvé un coin fumeur histoire de me calmer. Rien. je choisis de repasser par la case douane histoire de voir s'il existe un tel endroit de l'autre côté de la machine à rayons X. Il n'en est rien. Je déniche finalement un téléphone public, je préviens ma famille de l'imminence de mon départ et me dépêche de repasser dans la salle d'embarquement car il a déjà commencé... l'embarquement. Un deuxième enlevage de chaussures, et une fouille au détecteur de métaux. Je gagne la file des voyageurs avides d'intégrer la carlingue. Dans les derniers à remettre mon billet à l'hotesse, apercevant à moins de 5 m de moi la bouche du monstre bimoteurs, je m'élance, puis me fais rattraper par un douanier qui était jusqu'à présent resté tranquillement assis. Enlevage de chaussures numéro 3 accompagné d'un vidage de sac à dos et d'une présentation de mon ordinateur portable qui semble-t-il aurait eu un comportement suspect au sein de sa housse. Fausse alerte, il était bel et bien éteint et ne détenait ni dentifrice, ni coupe-ongle. Mon Mac et moi pouvons embarquer. Inutile de dire que je me fais un peu remarquer, arrivant bon dernier de l'épreuve "remplissage d'avion". Je trouve mon siège et m'installe. L'avion décolle. Au bout de 8 heures de vol, j'arrive enfin à ... Washington D.C. J'ai eu la bonne idée de rallonger un peu le voyage en m'octroyant une escale dans la capitale, histoire de tenter d'apercevoir la maison blanche. Et c'est une maison avec des barreaux aux fenêtres qui a failli m'accueillir pour une période inderterminée. Je raconte... Tout commence dans l'avion au moment où le steward annonce que même les personnes en transit sont contraintes de faire une déclaration d'arrivée sur le sol américain, de récupérer leurs bagages avant de les rendres 50 m plus loi et d'embarquer à nouveau. Tout ce processus implique bien évidemment un passage par la case douane. Après une heure à patienter dans la queue dédiée aux non-Américains, je passe enfin devant un charmant douanier, qui, intrigué par ma présence et mon envie d'être journaliste à Montréal, me colle un sticker avec des initiales sur mon billet d'avion. Ne me rendant pas compte de ce qui se trame, je récupère mes bagages, me dirige vers la zone de transit pour les faire réenregistrer. A mi-chemin (après 10 pas), un agent se saisit de mon billet et m'indique une file parallèle à la principale où siègent deux douaniers et un magrébin en cours de fouille de ses affaires. A bout de nerfs, planté derrière la ligne jaune à ne pas dépasser, je tente de héler une policière qui semble m'avoir oublié. Mon prochain avion part dans 20 min et je suis loin du lieu d'embarquement. 10 minutes s'écoulent sans qu'elle ne daigne prêter attention à ma présence volumineuse (due à la taille de mes bagages bien entendu). "Why do you want to go to Montreal? What do you want to do there? Where will you be living?..." tout un flot de questions qui me rappellent que cela fait bien longtemps que je n'ai pas pratiqué la langue de Shakespeare. Mes réponses ne l'enthousiasment guère. Il me faut subir une fouille des bagages. Munie de ses gants en latex, la policière s'attaque à ma valise. Le hic, c'est le cadenas qui en empêche l'ouverture. Pendant qu'elle prend connaissance de mon bagage, je me décide à fouiller dans mon sac à dos à la recherche du sésame. A peine ai-je plongé la main dans mon sac, que j'entends un cri que je peine à comprendre. Je lève la tête et me retrouve face à une fonctionnaire de l'Etat américain en plein paranoïa, la main sur son arme. Je lâche immédiatement ce que je tiens dans les mains et recule de trois pas, comme elle me le fait comprendre. Je la regarde interloqué, lui demandant ce qui se passe soudainement. Cette dame pensait tout bonnement que j'allais sortir une arme de mon sac à dos et la braquer. Je tente de l'apaiser en lui expliquant m'être fait fouiller quelques fois auparavant dans la même journée et ne détenir aucune arme, elle ouvre quand même ma valise. Après avoir pris la peine de mélanger mes affaires qui étaient jusque là trop bien rangées, elles me regarde et me dit que cela ira. Le temps de tout ranger, de courir jusqu'à l'enregistrement des bagages, de passer les contrôles... je retire mes chaussures pour la 4e fois... l'heure de mon départ est passée. Je cours vers l'embarquement pour avoir la bonne surprise que mon avion est en retard. Je meprésente à la première hotesse d'embarquement croisée pour lui demander quelques renseignements. Elle ne comprend pas trop ce qui se passe. Un message résonne dans le hall quelques minutes plus tard. Je ne comprends pas tout mais l'essentiel est qu'il n'y a pas assez de personnel disponible pour rendre possible l'embarquement, d'autres avions seront peut être affrétés. Je vois en cet instant l'occasion inespérée de fumer une maudite cigarette qui commence à manquer significativement à mes poumons encrassés. Je déambule dans les couloirs à la recherche de la pièce réservée aux intoxiqués, rien. De retour vers ma porte,je découvre que l'embarquement va finalement avoir lieu. Sauvé. Nous décollons enfin. Bien que le trajet soit court, les retards et le temps passé à l'enregstrement de mon visa de travail à la douane me font sortir de l'aéroport de Montréal avec près de deux heures de retard. Des cousins québécois (de la famille très éloignée dont je ne connaissais l'existence encore deux mois avant ce voyage) m'attendent avec un écriteau "Yvonnick"... J'avais toujours rêvé que quelqu'un fasse ça pour moi. Le cousin Gilbert me voyant exténué par mon périple mepropose directement une bière, que je bois tout aussi vite. La raison est simple, outre le fait que j'avais une folle envie de bière, cela fait maintenant près de 16h que je patiente. Je sors de l'aéroport, prends dans ma poche mon étui en carton labellisé gauloise et me grille une cigarette. La vie à Montréal peut maintenant commencer.
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